Est-ce que c’est acceptable pour les hommes de se maquiller ?

Est-ce que c’est acceptable pour les hommes de se maquiller ?

(Maquillage pour homme : entre tabou et tendance assumée)

Pendant longtemps, le maquillage pour homme a été perçu comme un sujet tabou, réservé au monde du spectacle ou à certaines sous-cultures. Pourtant, depuis quelques années, les lignes bougent. Sur les réseaux sociaux, dans les médias ou même dans les rayons beauté, les hommes affichent de plus en plus fièrement leur rapport au maquillage. Mais une question demeure : est-ce socialement acceptable pour un homme de se maquiller ?
Spoiler : non seulement c’est acceptable, mais c’est aussi une évolution naturelle dans la manière dont les hommes prennent soin d’eux.

1. Le maquillage pour homme : une histoire plus ancienne qu’on ne le pense

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le maquillage masculin ne date pas d’hier. Dans l’Égypte antique, les hommes se maquillaient les yeux avec du khôl pour souligner leur regard et se protéger du soleil. Dans la Rome antique, les aristocrates utilisaient déjà des poudres pour unifier leur teint.
Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que le maquillage est progressivement devenu un symbole associé à la féminité, notamment avec la montée des normes de genre et des représentations sociales rigides.

Aujourd’hui, le retour du maquillage pour homme n’est donc pas une révolution, mais plutôt une redécouverte d’un geste beauté oublié.

2. Pourquoi les hommes se maquillent-ils aujourd’hui ?

Les motivations varient selon les individus, mais elles traduisent toutes une même envie : se sentir bien dans sa peau.

a) Gagner en confiance

Un correcteur pour cacher une imperfection, une poudre pour matifier la peau, un baume teinté pour un effet bonne mine… Ces gestes simples peuvent booster la confiance d’un homme avant un rendez-vous, une réunion ou une soirée.

b) Prendre soin de son image

Dans une société où l’image joue un rôle majeur, le maquillage masculin s’inscrit naturellement dans la continuité des soins du visage. Tout comme une crème hydratante ou une barbe bien taillée, un léger maquillage peut sublimer le visage sans forcément se voir.

c) Exprimer sa personnalité

Pour certains, le maquillage est aussi un moyen d’expression artistique. Eyeliner, vernis, fard à paupières : les influenceurs et artistes comme Harry Styles, Manu Rios ou Lil Nas X revendiquent le droit de jouer avec les codes du genre et de la beauté.

3. Les préjugés ont la vie dure… mais les mentalités évoluent

Le principal frein au maquillage pour homme, c’est encore le regard des autres. Dans beaucoup d’esprits, se maquiller reste un acte « féminin ». Pourtant, cette perception change, surtout chez les jeunes générations.
Sur TikTok et Instagram, les tutoriels de make-up masculin explosent. Des marques comme Chanel, Tom Ford ou Fenty Beauty proposent désormais des gammes spécialement conçues pour les hommes. Les messages de virilité rigide laissent peu à peu place à une approche plus libre et inclusive de la beauté.

Selon une étude menée par Mintel, plus d’un homme sur trois âgé de 18 à 35 ans a déjà utilisé un produit de maquillage, que ce soit du correcteur, du bronzer ou du mascara transparent. Une preuve que les temps changent.

4. Le maquillage pour homme : un geste de soin avant tout

Beaucoup d’hommes associent encore le maquillage à une transformation visible. En réalité, la majorité des produits destinés à eux visent plutôt à sublimer sans masquer.

Voici quelques exemples de produits courants dans une routine make-up masculine naturelle :

  • BB crème ou fond de teint léger : pour unifier le teint sans effet plâtre.

  • Correcteur de teint : pour camoufler cernes et boutons.

  • Poudre matifiante : idéale pour les peaux mixtes à grasses, elle évite les brillances.

  • Baume à lèvres teinté : hydrate et donne bonne mine.

  • Gel à sourcils transparent : structure le regard tout en gardant un effet naturel.

Ces produits ne changent pas le visage, ils le mettent simplement en valeur. Le maquillage pour homme est avant tout une manière de se sentir propre, soigné et confiant — au même titre qu’un parfum ou un après-rasage.

5. L’impact des réseaux sociaux et des influenceurs

Les réseaux sociaux ont joué un rôle clé dans la démocratisation du maquillage masculin. YouTube et TikTok regorgent de créateurs de contenu spécialisés dans la beauté masculine : James Charles, Jeffree Star, ou encore Wayne Goss ont contribué à normaliser ce geste.
En France, des influenceurs comme Jérôme Dreyfuss ou Florian Allister mettent en avant une esthétique sobre, élégante et assumée.

Les marques l’ont bien compris : elles multiplient les campagnes inclusives mettant en scène des hommes maquillés, sans caricature ni exagération. Le message est clair : le maquillage n’a pas de genre.

6. Vers une beauté dégenrée : la fin des étiquettes ?

Aujourd’hui, on parle de plus en plus de beauty genderless, c’est-à-dire une beauté sans étiquette. Les produits ne sont plus « pour homme » ou « pour femme », mais simplement pour la peau.
Cette approche libère les consommateurs des stéréotypes et favorise une vision plus saine de la beauté : chacun est libre d’utiliser les produits qui lui conviennent, sans jugement.

Le maquillage pour homme ne doit pas être perçu comme une tendance passagère, mais comme une évolution culturelle. Tout comme la barbe est devenue un symbole d’identité, le maquillage pourrait bien devenir un nouveau moyen d’affirmation personnelle.

7. Conclusion : oui, c’est non seulement acceptable, mais valorisant

Alors, est-ce acceptable pour les hommes de se maquiller ?
La réponse est un grand oui.
Se maquiller, c’est prendre soin de soi, assumer son image et s’autoriser à se sentir bien, sans se limiter à des normes sociales dépassées.

Le maquillage pour homme n’est plus un tabou. Il s’impose peu à peu comme un outil d’expression, de confiance et de bien-être. Que ce soit pour camoufler une imperfection ou pour affirmer son style, chaque homme a le droit de se maquiller, sans justification ni jugement.

La beauté n’a pas de sexe, seulement des visages qui s’assument. Et chez Marius 1910, nous l'avons bien compris !